mercredi 29 février 2012

Bouteflika le Parrain



La Famille !
Par Hakim Laâlam
L’ambassadeur des Etats-Unis à Alger nous conseille d’aller

voter massivement le 10 mai prochain.

Il peut pas envoyer un SMS,


comme tout le monde ?


La Famille ! Il faut prononcer ce mot avec un léger accent italien. Et pas de n’importe quel coin de l’Italie
. Non ! Prenez plutôt un accent typique de la Sicile, voire même de la Calabre. La Famiglia ! Voilà !
C’est ça ! On croirait presque entendre Al Pacino demander à son père Marlon Brando-Don Vito
Corleon «Padre ! Dois-je passer un accord malgré tous ces meurtres ?» Et le chef du clan de répondre : «Oui mon fils ! Passe cet accord, il est nécessaire pour le clan. Il est vital pour la Famille.» Oh ! Et puis à la limite, laissez
tomber l’accent italien. Un accent algérien, bien de chez nous, fera tout aussi bien l’affaire ! Pourquoi
aller chercher ailleurs ce qui se fait «excellemment» chez nous, hein ? Le chef du clan siffle les
dirigeants des différentes familles qui le composent et leur demande de se réunir autour de la table,
dans la salle feutrée des conciliabules. Il leur ordonne avec sa voix caverneuse de se rabibocher,
de rengainer les guns et de s’embrasser, sur la bouche, s’il le faut, en y mettant la langue, si besoin !
Ah ! Oui ! J’avais oublié ! Vous avez pensé à mettre la musique qui va avec, j’espère ? Très important,
la zizique ! Des cordes, beaucoup de cordes. Des tambours, quelques tambours. Des cymbales,
une pincée de cymbales comme pour marquer de leur tintement la fin du bal des cocus. La Famille
peut se détester. La Famille peut se haïr. La Famille peut s’écharper. La Famille peut s’étriper.
La Famille peut se dézinguer à tout va. Mais, à la fin, la Famille se reforme, monstruosité visqueuse
en appétence permanente. Car la Famille sait ce qui peut la détruire irrémédiablement. Les vents
nouveaux en premier. Les saisons ensuite, surtout le printemps. Alors, la Famille resserre ses
rangs ensanglantés. La Famille serre les dents quitte à s’en péter les molaires. La Famille rabaisse
le chien du flingue et range les dagues. Car le Parrain l’a décrété. Lui, le gardien des valeurs de la
Famille. Et quelles valeurs ! PERENNITE ! Le Parrain sait qu’il doit faire taire les guerres pour garder
la Famille au sommet, les rênes du commandement en mains. Alors, tous les membres sont sommés
de se donner l’accolade. Bessif ! Bouss Khôk ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire