dimanche 12 février 2012

Abdelaziz Bouteflika, que l'Algérie a la malédiction d'avoir pour président











Sihem Bensedrine, Moncef Marzouki et Ben Brik : opposants à Ben Ali, interdits en Algérie par la grâce d'une alliance entre autocrates. Mais Marzouki est aujourd'hui chef d'Etat !

...Il y a un an, Bouteflika aurait expulsé Moncef Marzouki d'Algérie ; les choses ont fait qu'il le reçoit demain en...chef d'Etat de la Tunisie.
Il est, comme ça, des hommes qui ne changeront jamais même s'ils redoublent de filouterie pour faire croire le contraire. Abdelaziz Bouteflika, que l'Algérie a la malédiction d'avoir pour président, est de ceux-là. Il persiste à rêver d'un Maghreb des dictateurs même si, entre-temps, les dictateurs ont disparu et qu'il ne reste que lui pour représenter l'ancienne époque. En refoulant la journaliste et militante tunisienne des droits de l'homme, Sihem Bensedrine samedi 4 avril, à l'aéroport Houari Boumediene d'Alger, l'administration de Bouteflika a prouvé qu'elle figure toujours sur les listes de Zine Eddine Ben Ali ! "Tu bloques mes opposants, je bloque les tiens". C'est ainsi qu'a fonctionné l'arrangement entre le pouvoir dictatorial de Tunis et le régime illégitime d'Alger. Pendant six ans, une vingtaine d'Algériens étaient interdits de séjour en Tunisie et, en contrepartie, une dizaine de Tunisiens étaient refoulés aux frontières algériennes.
Parmi eux ...Sihem Bensedrine, Ben Brik, Naziha Oum Ziyad et... Moncef Marzouki ! Eh bien oui, l'actuel chef de l'Etat tunisien était interdit de séjour dans cette Algérie qu'il pénètrera demain sur tapis rouge !
Toufik Ben Brik a été, lui, refoulé à deux reprises et Sihem Bensedrine, à trois reprises. En avril 2009, elle avait été refoulée à l'aéroport d'Alger alors qu'elle devait participer au même programme monitoring des médias de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH). A l'époque, l'inénarrable Zerhouni qu'on avait pour ministre de l'Intérieur avait fourni l'explication suivante : "J'ai demandé des explications sur cette question aux autorités compétentes. Elles m'ont fait savoir qu'elle faisait l'objet d'une décision d'interdiction d'entrée sur le territoire national". Puis, il avait ajouté cette arrogante précision, avec l'air et l'accent clownien qu'on lui connaît : "Les administrations et les polices possèdent des mémoires".
L'ennui, cher ministre, c'est que les peuples aussi en possèdent.
L. M.

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