samedi 28 janvier 2012

FFS-MSP : nouvelles mutations


Le MSP a décidé d’intégrer le courant islamiste le plus radical, tout en restant dans le gouvernement ; le FFS, lui, va digérer les réformes de Bouteflika tout en parasitant l’opposition démocratique. Plus que d’autres reniements ces deux revirements choquent l’opinion.
Dans un document de « stratégie politique », le FFS énonce neuf avantages à participer aux élections et seulement deux inconvénients.
La messe est dite ; le FFS participera à la fraude. Cette option n’appellerait aucun commentaire, si elle était prise par les instances du Parti. Il se trouve que ce n’est pas le cas.
Aït Ahmed est arrivé par avion spécial à l’aéroport militaire de Boufarik d’où ont été évacués tous les militaires âgés et susceptibles de le reconnaitre. C’est donc une vraie opération secrète qui a décidé du quota du FFS.
La première victime est le premier secrétaire Tabou, pourtant connu pour son intégration dans le cabinet noir mais dont le verbe acéré est jugé par les deux parties trop encombrant dans le nouveau positionnement. La nouvelle direction « issue de la négociation avec la Présidence et le DRS » (El Watan) décide d’humilier le collectif militant en lui imposant un débat de façade alors que le dernier des citoyens sait que les jeux sont faits.
Depuis sa fameuse « fuite » de 1966, Aït Ahmed, jouant par ailleurs les radicaux, n’a jamais rompu ses contacts avec le pouvoir. Pour masquer son double jeu, il a passé sa vie à accabler tout le monde de collusion. Et cela lui a plutôt réussi. C’est bien la première fois qu’il est démasqué. Certes, la violence des attaques lancées contre les manifestations de l’hiver 2011 avait choqué mais certains ne voyaient encore dans cette furie que l’expression de « l’opposant de l’opposition ». Sauf que l’on est dans une autre dimension : aujourd’hui « il ne s’agit pas de demander le changement de système », déclare le nouveau premier secrétaire. Voilà qui est clair.
Un autre prétendant, s’adonnant, de surcroit, à des séances d’exorcisme a aussi fait parler de lui ces derniers temps en se posant comme l’opposant des opposants. Il s’agit de Abou Djerra Soltani, Chef du MSP. Auparavant, il avait même changé son nom pour répondre à des consonances saoudiennes.
Après avoir intégré l’Alliance présidentielle contre prébendes, pendant une dizaine d’années, il change son fusil d’épaule et se revendique de l’islamisme radical pour apparaître moins compromis.
Que dire du changement de cap de ces deux formations ? Ce ne serait qu’un cirque, s’il n y avait de gros intérêts sous-jacents. La villa incessible vendue illégalement par Aït Ahmed et les diverses affaires dans lesquelles macère Abou Djerra Soltani ne sont que la face visible de l’iceberg. Et le pouvoir algérien sait faire chanter son monde.
Fondamentalement, à un moment où le régime est pressé de toutes parts, ces deux partis se sont attribué un rôle de sous-traitants pour polluer le champ politique.
Le FFS va brader la mouvance démocratique en se réclamant de la modernité, le MSP, veut brader celle se revendiquant de l’islamisme. Au pouvoir la note financière, le peuple subira la note politique.
Briguer le pouvoir en bradant la société contre des privilèges indus avec l’assentiment de ses affidés est un comportement de chef de secte.
Ces dernières manœuvres ont un mérite : dissoudre définitivement les supercheries qui ont si longtemps pourri la scène politique.
Écrit par Malek Yacini 

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